Les inventions de Jim Dunlop

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Oursondessy1965

03/04/2019

Nous n’allons pas inspecter l’un ou l’autre modèle de guitare légendaire, ni le parcours d’un pistolero de la six-cordes, que ce soit en solo ou avec un groupe, mais plutôt celui d’un guitariste, certes, mais dont la réputation s’est davantage construite autour d’un éventail d’inventions mises au service du quotidien des gratteux de tous poils. Des inventions devenues tellement anodines qu’on ne pense même plus qu’elles sont sorties d’un esprit aussi créatif que commercial, celui de Jim Dunlop Senior.
Prenons par exemple, ce petit bout de plastique que l’on appelle tour à tour, « pick », « plectre », « médiator », ou encore, par erreur, « onglet », ce petit truc avec lequel nous prenons plaisir à gratouiller nos « pelles » favorites et que l’on trimbale dans nos poches chaque jour de notre existence, fut imaginé par monsieur Jim Dunlop. Mais il serait réducteur de le réduire à cette unique invention car, cet honorable monsieur, était à l’origine de bien d’autres objets qui agrémentent le quotidien des guitaristes.
Tout a commencé par la création d’un accordeur, le Vu-Tuner, imaginé dès le milieu des années 60 alors que Jim Dunlop, et son épouse Bérénice, s’installèrent en Californie dans le but d’y trouver un bien meilleur climat que celui de leur Écosses natale. Malheureusement, ce Vu-Tuner, qui fut commercialisé sous le nom de « Vibra-Tuner » et qui avait la particularité, pour l’époque, de capter les vibrations des tables d’harmonie, n’obtint que très peu de succès auprès des revendeurs.
La véritable renommée de la marque « Dunlop » vint des tout premiers capodastres à lanière, la série 1100, mise au point pour les guitares 12 cordes, à l’époque ou la musique folk connu son explosion. De nos jours différents types de capodastres ont été développés mais cette série a elle aussi évolué et, bien que rudimentaires, ils restent encore très efficaces.
Ensuite, grâce à une rencontre avec John Lundberg, un luthier ayant aussi la gérance d’un magasin de musique à Berkeley, Jim Dunlop se lança dans la fabrication, et la commercialisation, d’onglets métalliques dont se servent les adeptes du ''fingerpicking'' et autres banjoïstes. Un marché dont il devint le leader car le seul concurrent dans ce domaine fut la marque National qui, de son côté, en avait arrêté la production.

Dunlop s’attaqua ensuite aux fameux médiators, en développant une gamme de six épaisseurs différentes allant de 0,38 à 1 mm fabriqué, non plus en celluloïd comme ce fut le cas précédemment mais bien, en nylon. Depuis près de cinquante ans cette gamme n’a jamais cessé d’évoluer en proposant des modèles de différentes formes et adaptés à tout type de musique, et puis vinrent les années 90 où, au-delà des formes, les expérimentations se portèrent cette fois sur la matière avec le Tortex, illustré d’ailleurs avec un dessin stylisé d’une tortue, bien plus dur et résistant que le nylon.

Les couleurs de tous ces petits bouts de plastique sont en correspondance avec les différentes épaisseurs du reste, on se souvient tous, par exemple, de Métallica, et de James Hetfield ou de Kirk Hammett, dont les pieds de micros, recouverts d’une multitude de plectres en Tortex verts soit, de 0.88 mm, prenaient des allures d’épis de blé.

Et puis il y a aussi les fameuses pédales Wha-Wha, Cry Baby, dont la marque fut rachetée par Jim Dunlop durant les années 80, et c’est Jim Dunlop junior, qui prit le développement du produit en mains. Grâce à lui, et à la renommée que Jimi Hendrix leur avait donnée, les pédales wha-wah sont devenues des effets absolument incontournables déclinés, depuis, en divers modèles signatures allant de Buddy Guy, Eddie Van Halen, Slash, Joe Bonamassa, Zakk Wylde, le précité Kirk Hammett ou encore, Stevie Ray Vaughan.
Pour être bien complet, il nous faut également citer l’acquisition des enseignes MXR et, plus récemment, de Way Huge, dont je ne vais pas vous énumérer les nombreux produits, ainsi que la vaste gamme d’accessoires, bottlenecks, sangles, produits d’entretien, etc. Toutes des innovations qui ont impacté, d’une manière ou d’une autre, le parcours d’une grande majorité des guitaristes.

Mr Jim Dunlop nous a quittés le 6 février dernier à l’âge de 82 ans, ou pour rependre, de manière détournée, la formule d’hommages habituelle je terminerai en disant simplement :

''Rest In Picks Mister Dunlop !''
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Mikinouchouchou

03/05/2019

👍

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