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par Raff de HGuitare

Réglage d'un ampli de guitare

Nous recevons fréquemment des demandes pour savoir comment régler son ampli de guitare, comment "sonner comme" ou "avoir un son rock". Ces questions, très très vastes et difficiles à clarifier ont le mérite de mettre en avant les multiples possibilités existantes sur vos amplis. Dans cet article, nous allons détailler les points importants de l'ampli et leurs utilités.

Avant tout, je précise que cet article ne vous permettra pas de régler votre ampli pour « sonner comme », mais plutôt de bien comprendre au mieux les caractéristiques que l’on retrouve sur la grande majorité des amplificateurs de guitare afin de savoir quoi régler et comment.


TOUT D'ABORD, QU'EST-CE QU'UN AMPLI ?

Comme pour chaque article, il faut définir clairement le sujet que l'on traite.
Je pense que vous savez toutes et tous ce qu'est un ampli, mais une petite précision ne peut pas faire de mal.

L'amplificateur (ou ampli) est un objet qui permet d'augmenter (ou amplifier, d’où son nom) le son que génère une guitare électrique (ou électroacoustique). Techniquement, l'amplificateur ne s'occupe pas de la diffusion, ça, ce sera le rôle des enceintes.

L'amplificateur de guitares est découpé en 2 parties :

➜ La partie amplification de puissance qui permet justement d’amplifier le signal pour qu'il soit suffisamment puissant pour l'envoyer aux enceintes qui elles vibreront et généreront le son.
➜ La partie boucle d'effets qui va "embellir" et modifier légèrement le son.

La boucle d'effets varie fortement selon les modèles d'ampli, mais globalement on y retrouve souvent :

❖ une égalisation ; afin régler le niveau de certaines fourchettes de fréquences. Le plus souvent, vous retrouverez un réglage pour les aigus, les médiums et les graves.
❖ des effets spatiaux (reverb et delay)
❖ des effets de son (saturation, distorsion, crunch, …).

Sur certains modèles d'ampli, il y a une égalisation par canal, ce qui permet d'avoir un son plus précis sur chaque canal. On est donc pas obligé·e d'avoir une égalisation générale.

Il existe beaucoup de modèles où les enceintes et l'amplificateur sont déjà assemblés. Ces modèles s’appellent des combos.

Evidemment, comme il existe énormément d’ampli guitare sur le marché, les fonctions peuvent varier (les noms utilisés également) mais en gros, vous retrouverez ce qui a été défini ci-dessus.

Avant d'aller dans le détail sur les réglages d'un ampli guitare, nous allons rapidement faire un retour sur les différentes familles d'amplificateurs existants.


LES DIFFÉRENTES FAMILLES D’AMPLI

Alors, avant d'attaquer la phase de l'explication des réglages, il est important de parler de grandes familles d'ampli.

Je vais volontairement en présenter 3 : les amplificateurs à transistor, les amplificateurs à lampes et les simulations.
Effectivement le dernier n'est pas vraiment une catégorie d'ampli mais il me semble important d'en parler et je développerai dans la 2e partie de cet article cette catégorie là qui devient de plus en plus performante et utilisée.

La grosse différence entre les amplificateurs à lampes et ceux à transistors se trouve, comme leurs noms l'indiquent, dans les composants. Un amplificateur à transistors va donc utiliser … des transistors ! (oui, quelle surprise !) C'est un composant pas très cher qui fait bien le travail mais à qui on peut reprocher un manquement de « ce petit truc » qu'ont les lampes.

Les amplificateurs à lampes utilisent de vraies lampes (oui, oui, ça chauffe et ça éclaire … et ça lâche aussi parfois).

Les lampes apportent plus de chaleur/de rondeur au son. Cependant c'est plus cher … rien que la lampe environ 60 € chacune. Et l'amplificateur à lampes est plus fragile car les lampes sont plus fragiles.

D'ailleurs j'en profite, la plupart des amplis à lampes ont un interrupteur "Stand by" permettant aux lampes de se chauffer en douceur ou de se refroidir en douceur sans que le signal de la guitare passe. Donc, quand vous allumez l'ampli, laisser le stand by et attendez une petite minute que ça chauffe et quand vous éteignez, laissez le stand by pendant 1 minute aussi et ensuite coupez tout. Ces petites pratiques devraient protéger vos lampes.

Pour avoir d’avantage de détails sur les différentes familles d’amplificateurs, vous pouvez vous rendre sur les articles qui traient en profondeur chacune d’elle :

Les amplis à transistors

Les amplis à lampes

Les amplis à modélisation

  

PETITS CONSEILS PREALABLES:

- Pour éviter toutes fausses surprises avant d'éteindre votre ampli pensez à mettre le volume général (ou master) au minimum. Ainsi à en l'allumant la fois suivante vous n'aurez pas un volume violent qui vous agressera les tympans !

- A ce propos, vos tympans sont fragiles ! Pensez à les protéger avec des casques, bouchons standards, boules quiès ou des bouchons sur mesure (je vous conseille cette dernière option bien que plus chère, ces bouchons là sont de meilleures qualités et vous pouvez contrôler le niveau d'atténuation en changeant le filtre).

- Lorsque vous déplacez votre ampli, pensez à mettre un petit coup de crayon sur les niveaux de vos réglages, comme ceci si lors du transport les potentiomètres sont légèrement déplacés, vous retrouverez vite vos réglages précédents. Evidemment, je vous parle de cela dans le cas où votre ampli ne propose pas l’option d’enregistrer ses presets.

- Les ampli sont constitués d'électronique, même si certains sont très lourds, ils restent néanmoins fragiles, prenez en soin et ils dureront.


QUELS SONT LES DIFFÉRENTS RÉGLAGES D’UN AMPLI ?

Nous y sommes. Nous allons maintenant passer en revue les différentes parties existantes sur la plupart des amplificateurs. En les détaillant un maximum, vous comprendrez alors leurs réelles utilités et pourrez alors mieux comprendre ce qui est change dans votre son lors de modifications apportées.

Je précise encore une nouvelle fois que le propos de cet article n’est pas de vous montrer comment régler votre ampli pour « sonner comme », mais bien de vous expliquer la fonction de chacune des options.

C’est en effet à vous, après compréhension de ces options, de tester, de régler et de faire confiance à votre oreille.

Tout cela aura le mérite de vous rendre autonome dans l’utilisation de votre ampli, de réellement l’apprivoiser et d’en comprendre ses vastes possibilités. De plus, c’est un superbe travail quant au développement de votre oreille. Tout bénéf, comme ils disent ;)


L'ÉGALISATION

Cette partie là est extrêmement importante. Elle va fortement connoter votre son !
Tout d'abord, rappelez-vous qu'un réglage va avec un ampli ET une guitare. Si vous changez l'un d'entre eux, il faudra réadapter le réglage.

Comme c'est souvent le cas, nous allons nous cantonner à 3 grandes plages de fréquences dans l'égalisation:

- les graves / Bass (environ 40 à 200 Hz)

- les médiums / Mid (environ 200 à 1000 Hz)

- les aigus / Trebble (au dessus de 1000Hz)

Sur certains modèles d’amplis, il se peut que vous ne retrouviez que le réglage des graves et des aigues (Bass / Trebble), ce qui limite donc un peu plus vos paramètres possibles, mais qui suffit très souvent à se rapprocher du son que vous souhaitez obtenir.

Bien évidemment, les plages de fréquences données sont arbitraires car chaque ampli a la sienne.

D'ailleurs si vous voulez voir comment réagit votre ampli il existe un test à faire.

Vous testez d'abord votre son avec tous les potentiomètres dans la position neutre (droit, vers le haut).

 Ensuite vous faîtes les 3 tests avec à chaque fois un potentiomètre au maximum et les 2 autres au minium et analyser le résultat de chaque cas.

1. AIGUS / TREBLE

Ici, vous devriez entendre un son assez aigu et agressif. Tendez bien l’oreille en comparant votre son avec la position « midi » de votre bouton des aigues à celle en position au maximum.

A NOTER !

J’en profite pour préciser une chose très importante quant au réglage de votre égalisation. Sachez que de mettre au minimum votre réglage sur une des deux ou trois plages de fréquences ne veut pas dire que vous allez supprimer tous les aigus de votre son. Cela n’aurait effectivement aucun sens.

Baisser, par exemple, à sa position minimale votre réglage des aigus aura simplement pour effet d’en enlever une certaine somme selon la plage de fréquences défini par le constructeur de votre ampli.

Ne soyez donc pas surpris d’entendre encore des aigus lorsque vous mettez ce paramètre à 0. C’est évident que votre son restera emprunt d’aigu, mais celui-ci sera simplement réduit.

 

Alors oui, ce que je dis peut paraître évident pour certain, mais c’est une erreur que nous remarquons très fréquemment chez les débutants voire même chez des guitaristes expérimentés.

Pour bien retenir cela, je vous conseille de voir les boutons d’égalisations comme des boutons de volumes propres à chaque plages de fréquences. Ils vont, individuellement, diminuer ou augmenter de quelques décibels votre son.


Par exemple, voici scématiquement ce que cela apporte à votre son d’augmenter un peu votre bouton des graves / Bass :

Vous voyez que c’est dans ce cas juste un ajout à cette plage de fréquence basse. D’ailleurs, vous voyez bien dans cette forme de vague que lorsque vous augmentez vos basses, ce n’est pas uniquement une seule fréquence qui va être modifiée, mais bien plusieurs. C’est justement cela que l’on appelle « plage de fréquence ». Elle qui est définie par chaque constructeurs (même si on retrouve globalement souvent les mêmes).

Voilà qui est maintenant clarifié (je me sens mieux ;)

Faites-en de même en procédant exactement de la même manière mais en testant cette fois les Middle, puis les Bass.

2. MEDIUM / MIDDLE

3. GRAVE / BASS

 

Vous aurez ainsi une idée de la réponse en fréquences de votre ampli et de chacun de vos réglages d’égalisation.

Pour information, vous pouvez trouver la réponse spectrale de votre ampli sur le net. Cela vous aidera peut-être à le régler.

Sinon, pour vous aider, nous allons définir le rôle de chaque plage de fréquence dans votre son. Rappelez-vous qu'il faut trouver un équilibre à tout ça, votre oreille sera donc aussi importante que votre patience :)

Les graves apportent la rondeur et un peu de chaleur au son. Néanmoins ils peuvent aussi y apporter un côté "brouillon".

Les médiums font faire ressortir l'attaque. Là encore, ils peuvent rendre votre son trop agressif.

Les aigus apportent le brillant et le claquant. Par contre, ils peuvent aussi donner un côté criard et désagréable à votre son.

Je pense que là vous commencez à cerner le fonctionnement. Il faut trouver le bon dosage de chaque en prenant en compte votre guitare et les potentielles pédales que vous avez et qui peuvent aussi altérer le son.

Passons maintenant à d'autres réglages possibles sur vos amplis.


LE GAIN

De manière générale, le potentiomètre de gain va normalement régler le niveau d'entrée de la guitare dans l'ampli. En gros, et pour ne pas trop rentrer dans les détails techniques, le gain va définir combien vous aurez amplifié l’entrée de votre préampli. (pour rappel, c’est à l’étage de la préamplification que « tout se passe », l’amplification n’étant que la résultante sur les enceintes des modifications apportées en préamplification).

Donc, en bougeant, à volume égal (!!!), votre gain, vous devriez entendre :

- en position minimale - plus : un son clean un son clean, sans aucune saturation quelle qu’elle soit. Précisions évidemment que c’est dans le cas où vous n’avez aucune pédale d’effet de branché ou que vous ne vous trouvez pas sur un preset modélisation « metal » de votre amplificateur. Evidemment. Mais je précise toute de même, sait-on jamais ;)

 

- en position medium - plus : vous aurez un son que l’on appelle communément « crunch ». Un son crunch sera clean lorsque vous jouez faiblement à normalement sur votre guitare et gagnera en légère saturation lorsque vous attaquez plus fort les cordes. C’est par exemple un bon réglage pour jouer du blues.

- en position haute – plus : à partir de là, vous devriez commencer à entendre de plus en plus un son saturé. Allant d’un son rock voire à metal suivant votre matériel et votre réglage

Evidemment, cela va également dépendre de votre guitare (configuration de celle-ci, micro utilisé, etc.) Mais cela vous donne un ordre d’idée.

Testez d’ailleurs toutes ces choses sur plusieurs guitares si vous en avez l’occasion. Vous verrez alors que cela change absolument tout selon quelle guitare et quel micro on utilise.

Eh oui ! Quand on vous disait sur HGuitare qu’il est très difficile de vous donner des réglages pour « sonner comme », ce n’était pas pour rien, hein ?! :)

Mais c’est aussi par là que passe un apprentissage plaisant de la guitare. Celle de la compréhension et de la restitution du son !


LES EFFETS SPATIAUX

Ce sont ces effets qui donnent une sensation de profondeur et donc d'espace à votre son. Je parle notamment de la reverb ou du delay (ou encore echo).

La reverb représente en quelque sorte le rebond du son sur les mur (ou autres surfaces), ce qu'on appelle en gros la réverbération.
Beaucoup de reverb va donner la sensation que vous jouez dans une immense salle alors qu’un peu de reverb donnera l'impression que vous jouerez dans une salle plus réduite.

Lors du mixage d'un morceau, on insère aussi de la réverbération mais cette fois, il y a beaucoup plus de paramètres à contrôler ce qui permet d'affiner l'effet. Sur un ampli on a quelque chose de beaucoup plus sommaire.

Le delay représente le retour de votre son (le feedback) comme s'il y avait de l'écho. Selon les amplis l'effet peut différer. Soit vous avez un bouton "tap" qui permet de le calibrer manuellement sur le tempo du morceau et donc le potentiomètre de contrôle de l'effet vous permettra d'augmenter le volume du retour.


Soit dans d'autres cas, il n'y a pas de bouton "tap" et le potentiomètre contrôle à la fois le volume de retour et le délai avant le retour.

Ou encore, vous avez sur certains amplis la possibilité de régler ces 2 réglages (feedback et tempo). Pour avoir un delay bien plus précis, il faudra alors vous tourner vers des pédales d’effets.

 

A ce propos, si cet effet vous intéresse, n’hésitez pas à aller voir notre article sur les pédales d’effets temporels :

 

> VOIR L’ARTICLE <

 


PHASER / FLANGER

Certains amplis (comme le MG100 DFX de Marshall) possèdent d'autres effets qui modifient le son. Je pense notamment au flanger ou au phaser. J'avoue peu utiliser et donc peu connaître ces effets. Mais en gros le flanger crée une ondulation autour de la note et donne une sensation un peu "extraterrestre".

Le phaser quant à lui créé une oscillation d'un filtre de fréquence et donne un effet un peu "futuriste" au son.

Ces 2 effets sont, à mon sens, à utiliser de façons ponctuelles, ils peuvent aider dans une composition mais s'ils sont beaucoup utilisés ils risquent de perdre de leur effet de "surprise" et de devenir plus agaçant qu'efficace.


Si vous voulez plus d'infos sur ces effets et comment ils fonctionnent scientifiquement, je vous conseille de vous tourner vers les articles wikipedia qui sont très précis à ce sujet :
Phaser : https://fr.wikipedia.org/wiki/Phaser
Flanger : https://fr.wikipedia.org/wiki/Flanger

 

Ou encore notre article sur les effets de modulation.

 

LES DRIVE / GAIN

C'est principalement sous le nom drive que l’on va retrouver ce réglage, mais il peut arriver que ce soit sous le nom gain. (Comme je l'ai dit le gain peut parfois régler le niveau d'entrée de la guitare dans l'ampli).
Ce potentiomètre là permet (notamment pour le crunch, la saturation et la distorsion) de régler le niveau de saturation. C'est un paramètre très important et qui s'il est trop poussé rend le son brouillon et donc manquera de définition, de précision.

De façon générale, je conseille de ne pas trop pousser le niveau de saturation et de plutôt vous procurer une pédale de compression qui augmentera le sustain et qui augmentera aussi votre confort de jeu tout en gardant en son précis.

Il y a parfois un bouton qui permet de contrôler « l'égalisation » de la saturation ou le timbre (potentiomètre tone), dans ce cas évitez de mettre trop de basse (même si c'est tentant parfois).

Après, avisez en fonction des autres réglages, évidemment :)

 

AUTRES BOUTONS

Il reste encore des boutons / potentiomètres qui peuvent être présents sur les amplis. Bien évidemment, il serait très compliqué de faire une liste exhaustive de tous les boutons et autres possibilités que l'on peut trouver mais dans ce paragraphe là, je vais essayer de couvrir les cas qui restent tout de même assez fréquents.

LA PRESENCE

Ce potentiomètre là m'a longtemps interloqué parce que je ne comprenais pas l'effet tout en comprenant l'intérêt.
Cet effet permet de faire sortir un peu plus votre guitare. Pour y arriver, et grossièrement expliqué, ça accentue un peu plus les aigus de votre son.

Il peut-être bien d'en mettre, mais là encore un abus fera trop ressortir votre guitare et donnera un côté un peu criard au son.

LE CHORUS

Cet effet double votre signal en retardant et en pitchant légèrement le second signal. Ca donne l'illusion de 2 guitaristes qui jouent en même temps.
Cet effet est sympa pour un solo (il donne du coffre) mais il ne faut pas en abuser, il devient très vite lourd et chargé. Il peut être sympa a utilisé sur un son clair aussi pour le gonfler un peu.

Le potentiomètre de votre ampli (si l'effet est présent) vous permettra d'augmenter le volume du second signal. Allez-y doucement !

LE MASTER

Ce potentiomètre n'est pas présent sur tous les amplificateurs car il peut également porter le simple nom de "volume". Il gère le volume en sortie, donc le niveau du signal qui va être envoyé aux enceintes.

Dans certains amplis (comme pour le JCM 2000), il y a un volume par canal et un autre général. A vous de bien tout régler pour avoir un son équivalent tout le temps.

LES INTERRUPTEURS (SWITCH)

Sur les amplis, il y a souvent plusieurs interrupteurs. Il y a le très prévisible interrupteur général (on/off) mais pour les amplis à lampes il y a un switch "stand by" (cet aspect là a déjà été détaillé dans la première parti de l'article) qui permet de laisser les lampes se chauffer (à l'allumage) ou refroidir (à l'arrêt).

Vous trouverez d'autres interrupteurs (ou boutons poussoirs) sur les amplis. Il y a le plus utilisé qui permet le contrôle du canal pour passer du canal clair au canal saturé voir à la distorsion (si vous avez 3 canaux).

Dans certains, au sein de même canal, il y a 2 sous-canaux.
Par exemple, vous pouvez trouver 2 canaux : un canal clair et un canal saturé. Mais au sein du canal vous avez le moyen de passer du vrai son clair à un son avec un crunch.

Et dans le canal saturé vous pouvez passer de la saturation "standard" à une distorsion plus agressive/ plus violente.


N.B : Dans le canal saturé, il y a souvent une compression qui se fait, ce qui fait que la dynamique du signal n'est plus la même. Si vous voulez un son saturé avec de la dynamique, privilégiez donc un crunch avec le gain poussé.

Certains amplis comme le fender 65' n'ont pas de canaux différents donc ils sont "automatiquement" sur un canal clair. Dans ce cas là, il faut utiliser des pédales pour altérer le son, comme par exemple une pédale disto pour avoir un son saturé etc.


Il y a des modèles qui possèdent un pédalier (footswitch) qui permet justement de changer de canal sans avoir à s'approcher de la tête de l'ampli et de tout faire au pied. C'est un accessoire très utile, surtout en concert !

Vous pouvez également trouver d'autres boutons permettant par exemple d'activer ou de désactiver les effets, un bouton "tap" (détaillé aussi dans la première partie de l'article), ou encore des boutons qui altèrent le signal comme chez les Brunetti soit en rendant plus brillant un son clair soit en colorant un son saturé (le mode Plexi peut donner un son plus anglais à votre ampli italien).

 

NOS CONSEILS POUR BIEN RÉGLER SON AMPLI

Alors maintenant, nous arrivons à la question épineuse du "comment ça se règle, toute cette histoire?".

J'en ai un peu parlé dans la première partie mais ici nous allons voir d'autres méthodes.
Pour rappel, dans la première partie, je propose (surtout pour l'égalisation) de tester un paramètre à la fois et d'entendre le son qui sort, et donc noter en quoi ce paramètre influe sur le son. Cette méthode, qu'on va appeler la méthode empirique fonctionne bien mais est assez épuisante pour l'écoute.

Vous pouvez trouver les résultats de ces tests ou directement avoir les réponses spectrales en cherchant sur le net. Ca vous aidera à bien paramétrer chaque réglage.

Vous pouvez également regarder les réglages des guitaristes que vous aimez (certains sites recensent leur matériel et leurs paramétrages) et vous les reproduire sur votre matériel.

Attention, si vous n'avez pas le même matériel, il faudra affiner en écoutant votre objectif et en comparant à ce que vous obtenez actuellement et en répétant cette dernière étape.

Détail important : prenez votre temps, faire son son ça prend du temps. Après une session de travail du son, laissez vos oreilles se reposer et recommencer le lendemain ou le surlendemain. Avoir le son qui vous convient peut donc prendre plusieurs jours voire plusieurs semaines.

N'oubliez pas non plus qu'il n'y a pas de son parfait mais juste le son qui vous plaît. Et même là, ce goût évolue avec le temps donc votre son va suivre également.

Rappelez-vous aussi que tout dans la chaîne joue un rôle, même les câbles (il faut reconnaître qu'ils influent peu le son au final) donc quand vous bloquez, vérifiez que ce ne soit pas un paramétrage d'une des pédale ou de la guitare qui vous gêne.

Avant d'acheter un ampli la meilleure chose que je puisse vous conseiller c'est de le tester avec votre guitare et voir comment vous ressentez tout ça. Ca vous donnera une idée de ce que vous pourrez en tirer !

 

POSEZ LES BONNES QUESTIONS À VOTRE AMPLI

Donc, régler son ampli c’est avant tout connaître absolument tout ce que génère, altère, modifie, chacun des critères qui sont à vitre disposition.

Ecoutez donc bien et sachez ce que vous faites ; ne bougez pas tous les boutons en pensant que vous arriverez à trouver ce que vous cherchez, mais posez-vous avant de modifier votre son ces quelques questions : 

« Qu’est-ce qui me dérange dans mon son ? »

Là, c’est que vous n’aimez pas trop le son sortant de votre guitare. Prenez alors le temps de voir si c’est un effet qui est en trop (trop de reverb, delay mal réglé, …), votre saturation qui est mal réglé (trop brouillon, trop présente ou au contraire, inaudible, …) ou encore la balance des aigues vs. Médiums vs. Graves qui semble vous dérante (ce sera donc une modification de l’égalisation qui vous sera utile).

Dans tous les cas, écoutez bien votre son afin de définir ce qui vous embête. Réglez ce que vous pensez devoir réglez, et recommencer un autre réglage si vous faisiez fausse route. Dans tous les cas, prenez votre temps, ça n’en sera que bénéfique.

 

« Vers quoi j’aimerais arriver comme son ? »

C’est un peu la même question, sauf qu’ici ce n’est pas de savoir ce qui vous dérange et ce que vous voudriez enlever, donc, mais plutôt de savoir votre volonté. Je veux sonner plus rock, alors que dois-je rajouter ? Etc.

 

« Est-ce que ce son est cohérent avec ce que je joue ? »

Encore une fois, c’est un peu la même question que ci-dessus, mais cela vous permet, après avoir fait vos réglages pour réponse à la seconde question, de peauffiner ceux-ci et de vous rapprocher non seulement d’un joli son, mais également d’un son cohérent.

 

« Est-ce que j’ai tous les réglages à ma disposition pour atteindre le son que je souhaite ? »

Eh oui, la question a le mérite de se poser. Parce que n’oublions pas que pour la plupart des amplis, les réglages sont limités. Même si aujourd’hui avec l’air numérique la palette des possibilités s’agrandit de jour en jour, il est possible qu’il vous manque un petit quelque chose.

Vous avez beau tourner les réglages dans tous les sens, rien n’y fait. Posez-vous donc les mêmes questions que ci-dessus en vous demandant alors si vous avez les éléments sur votre machine qui vous permettent de modifier votre son vers le son que vous désirez.

Si tel est le cas, alors c’est tant mieux, vous pouvez continuer à vous prendre la tête sur vos réglages (on passe tous par là ;). Dans le cas contraire, c’est peut-être le moment venu pour investir soit dans un nouvel ampli ou… d’ouvrir les portes magiques de pédales d’effets.

 Dans tous les cas, apprenez à toujours prendre du recul sur ce que vous faite. Parfois, vous avez beau passer des heures sur la recherche de votre son sans jamais en être satisfait, alors que parfois le tout arrive en quelques minutes.

Le but ici est de vous accorder des pauses. Déjà parce que les oreilles aussi méritent une pause café, mais aussi car cela aura pour effet d’avoir une toute autre approche lorsque vous réentendrez votre son quelques minutes, heures voire jours après.

 

Enfin, sachez que le son évolue au gré de vos goûts. Ne soyez donc pas trop perfectionniste sur l’instant et sachez faire des « compromis ». Car de toute manière, votre son idéal d’aujourd’hui ne sera pas celui de demain tout comme l’expérience de votre oreille ne sera pas celle de demain.

Nous allons maintenant pour terminer cet article nous intéresser aux simulations d’amplis qui innondent le marché depuis quelques années maintenant. Vous verrez alors que suivant les modèles, ces simulations offrent des possibilité quasiment infinie dans une forume « tout-en-un ».

 

LES SIMULATION D’AMPLI

Depuis quelques années se développent des simulations d'amplificateur et d'enceintes.

 


Le Torpedo Live

Déjà, commençons par citer quelques exemples célèbres. En France, nous avons Two Notes

Audio Engineering qui a développé d'excellents modèles de simulateurs d'enceintes : le Torpedo Live et le Torpedo Studio ainsi que le Torpedo CAB (qui est au format pédale).

Ces modèlent là simulent différentes marques d'enceintes ainsi que différents micros avec leur position pour l'enregistrement des enceintes. Ce qui offre donc énormément de possibilités et rend le tout très polyvalent.

Ils ont même récemment sorti une série de pédales (Le Préamp) qui font préampli et qui permettent donc d'avoir une sorte de tête d'ampli (en beaucoup moins cher) et qui peuvent se plugger directement dans les simulateurs d'enceintes (ou mêmes dans un ampli si on ne veut s'en servir que comme pédales d'effets).

(Instant promo) Je me sers de ça et j'avoue être très satisfait (Le Lead et Torpedo Live) et je prends conscience de toutes les bonnes choses qui peuvent sortir de tout ça ! Si vous en avez l’occasion, donc, n’hésitez pas à le tester !

 

L'Eleven Rack

Sinon il y a des produits qui simulent l'amplificateur même mais ils peuvent aussi simuler les enceintes. Je pense aux Axe FX (ou l'Axe FX 2), Kemper Profiler, le Line 6 POD HD ou encore l'Eleven Rack.

Tous ces produits là étant des simulations d'amplis, ne nécessitent donc pas une tête d'ampli. Néanmoins, comme ils contiennent une simulation d'enceintes on peut y brancher un ampli et n'utiliser que la simulation d'enceintes.

Mais à mon avis, ils ne sont pas optimisés pour ça et dans ce cas je vous conseille de vous tourner vers les solutions de Two Notes Audio Engineering (avec les Torpedo et autres).

Ces simulateurs sont souvent de vraies « usines à gaz » et donc demandent beaucoup de patience pour les régler tout seul. Ils existent par contre une assez importante communauté en ligne et vous pouvez trouver des patchs téléchargeables et souvent de bonnes qualité. Si jamais, ces patchs, vous pouvez les modifier pour les customiser au son que vous voulez (et toujours en fonction du matériel que vous avez).



PROPOSITIONS D’EXERCICES POUR RÉGLAGES D’AMPLI

Maintenant que vous avez toutes ces données en tête, c’est à vous de passer à la pratique et je vous propose pour cela plusieurs types d’exercices.

- L’exercice du style :

Ici, le but pour vous sera de vous rapprocher d’un son typique de tel ou tel style de musique. Prenez n’importe lequel. Rock, Blues, Metal, Jazz, Funk, peu importe ! D’autant qu’un style n’a pas un son, mais l’idée est plutôt déjà de trouver pour vous, ce qui est la définition (ou en tout cas de ce qui s’en rapproche) d’un son typé dans ce style de musique.

Vous pouvez par exemple pour cela écouter des morceaux légendaires dans le style que vous aurez choisi afin d’en analyser attentivement le son des guitares. Qu’est-ce qui est mis en avant ? Y’a-t-il des effets utilisés ? Lesquels ?

L’avantage de cet exercice est qu’il est, de part la grande palette de son posssible dans un seul style, assez libre en expérimentation mais tout de même cadré. Cadré dans le sens où vous n’allez pas mettre une énorme disto à un son Jazz, ni un reverb du feu de dieu avec un chorus hyper présent pour un son Metal.

- L’exercice du groupe :

Ici, un peu plus compliqué comme exercice, puisqu’il consiste à se rapprocher du son d’un de vos groupes préférés.

(Ré)écoutez pour ce faire une ou deux de vos chansons favorites du groupe. Pourquoi favorite ? Car votre oreille est alors habituée à ce son et en sera donc plus familier. Le travail ici sera alors réellement de se concentrer à fond sur la guitare et non le reste.

Comme pour l’exercice précédent, demandez-vous ce qui fait que ce guitariste a ce son là, puis, explorez, tester et surtout : comparez !

Ici donc, vous serez moins libre puisqu’il ne s’agit plus d’un son typé « style » mais bien typé « groupe ».

- L’exercice de la chanson

Exercice assez similaire du dernier, mais qui aura pour but de vous faire voir à quel point, au sein du même groupe, le son peut varier d’une chanson à l’autre. Prenez par exemple Nirvana et la chanson « Come As You Are » ou encore « Negative Creep ». Même groupe, mais son bien différent on est d’accord.

 

 

Essayez alors de vous rapprochez du son de la première chanson, puis, de celui de la seconde et pointant du doigt avec attention les différences entres ces deux chansons.

C’est un exercice vraiment super intéressant et très, très formateur :)

Il en existe encore plein de ces exercices, évidemment, à vous de vous en inventer pour toujours plus comprendre les réglages possibles sur votre ampli et ainsi progresser.

CONCLUSION

Nous avons détaillé presque toutes les fonctionnalités des amplificateurs et ça vous donne une meilleure idée du fonctionnement de chacun. N'oubliez pas que chaque configuration est différente. Et n'oubliez pas non plus qu'il n'y a pas de son parfait, il y a par contre le son que vous aimez et c'est bien dans cette direction que vous devez chercher et aller.

Cette quête est souvent fastidieuse et longue mais elle peut-être très satisfaisante quand on arrive au bout (ou même qu'on s'en approche). Soyez donc patient et n'hésitez pas à demander de l'aide à d'autres personnes que ce soit pour les infos ou simplement pour vous prêter une oreille et pour vous aiguiller.

Ensuite vous pourrez vous faire plaisir autant que vous le voulez alors, cherchez, réglez et explorez.

Bon courage à vous ! :-)

 

 

Rédacteur : Sophian Alkurdi

Ajouts et annotations d’un ingénieur du son : Raff de HGuitare