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par Raff de HGuitare

AC/DC, Rock Or Bust, le voilà!

16 albums, 41 années d’activités, des centaines et des centaines de lives, mais toujours les mêmes 4 bonnes vieilles lettres : A, C, D, C ! Si doute il pouvait encore y avoir (mais qui l’aurait, ce doute ?!), les australiens n’ont pas pris une ride. Ca riff, ça crie, ça se dépense, bref, ça fait du AC/DC !

Ce n’est en effet pas Rock or Bust, 16ème galette déposée par le groupe, qui fera exception. Bien qu’officiellement la plus courte avec ces 35 timides minutes ; on ne boude pas pour autant son plaisir. Au contraire, bon sang ! Onze titres à l’envergure massive comme le groupe est le seul à savoir faire ; on est directement mis dans le bain mouvementé de cet album –  difficile d’ailleurs de rester assis en écrivant cette chronique, pour être tout à fait honnête – avec le titre qui prête son nom à l’album, Rock or Bust. La machine a maintenant plus que de la bouteille, elle est bien huilée est pas encore bouchonnée.
Le voyage Hard Rock d’un classique AC/DCien se poursuit avec le premier single sorti du cocon de cette production, Play Ball puis Rock The Blues Away et l’hymnique Miss Adventure. Ca sent le taillé pour le gros stade tout cela et on se voit déjà headbanguer à s’en tordre les cervicales. La voix de Brian Johnson caresse toujours autant le strident, sans trembler. A 67 ans, le britannique fait toujours preuve d’une puissance indéniable dans sa technique vocale.

Dogs of War est pour moi le bémol de cet album. Plus mou, entre ballade et titre plus classique, le morceau à l’air étrangement hésitant et j’en viens, peut-être cruellement, à me dire que c’est un petit signe du coup de rein qui manque quelque peu d’énergie. Paradoxalement, le sentiment est que lorsqu’il s'agit de rocker avec puissance, c’est toujours autant en place, mais que c’est lorsqu’il s’agit de nuancer un peu plus les titres que l’AC/DC perd de son instictivité. Sensation qui transparait également sur le titre suivant, Got Some Rock & Roll Thunder. Signe infaillible d’un titre moyennement terminé, c’est ce fameux fade out en sortie de morceau ; comme si le titre en lui même n’amenait aucune outro digne de ce nom.
L’album reprend de son caractère avec les titres Baptism By Fire et Rock The House. On retrouve la production efficace et simplement unique d’AC/DC. Pas de questions, pas de raisonnement, c’est eux.
Alors j’en entends déjà dire que c’est une copie conforme d’un autre album du groupe et que si évolution il y a, ce n’est que dans le nombre de bougies soufflées par ses membres qu’elle a lieu. Oui c’est vrai, AC/DC, ça n’expérimente pas beaucoup. Oui c’est vrai, ça sonne comme du déjà vu. Et oui c’est vrai, AC/DC se contente de faire ce qu’il a toujours fait. Mais qui d’autre que AC/DC pour faire du AC/DC ? Il faut prendre cela comme une intention marquée de ne pas laisser sans souffle le Hard Rock en manque d’air depuis une voire deux bonnes décennies.

C’est d’ailleurs un discours plutôt hypocrite, ambivalent. On punit souvent le manque de renouveau et d’originalité de certains groupes et lorsque ceux-ci expérimentent un nouveau discours musical, on leurs reprochent de s’éloigner de leurs racines. Pour autant, ce discours ne tient pas pour un groupe comme AC/DC. Imaginez-vous Led Zeppelin tenter une approche plus électronique, Metallica se plonger dans un univers plus glam rock… Non. L’immuabilité de certains groupes se justifie par leur impact historique sur la musique. Ce sont des groupes d’exceptions à qui l’on ne demande pas un changement pur et dur de structure créatrice durant la carrière. On ne change pas une équipe qui gagne, même si pour nuancer quelque peu cet aphorisme, j’ajouterais que certains remplaçants ne font pas de mal.
Avis aux amateurs d’AC/DC, cet album va vous redonner vos airs de jeunesse.



Raffaele Cuccurullo