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par Raff de HGuitare

Dylan Lazaga

Il est de ces artistes qui restent dans l’ombre, qui ne connaissent pas la même célébrité que certain, pourtant, ils n’en sont pas pour autant moins talentueux. Aujourd’hui, nous allons parler d’un de ces artiste-là. Plus précisément, d’un guitariste : Dylan Lagaza.


Né le 16 mars 1930 à Wrexham au pays de Galles, à quelques kilomètres de la frontière anglaise, d’un père travaillant dans les mines et d’une mère institutrice, Dylan est un enfant étrangement calme et discret. Ses parents déclareront d’ailleurs par la suite qu’ « il {Dylan} a dit son premier mot seulement à 4 et demi, on a longtemps pensé qu’il ne parlerait jamais ». Mais, à ce même âge, son père décède lors d’un gigantesque incendie dans les mines de charbon de Gresford, près de Wrexham.


Etrangement, au lieu de se terrer d’avantage dans son silence, Lagaza dit ses premiers mots, et développe une faculté d’apprentissage qui étonne autant sa famille et ses proches que les médecins. On serait alors aux portes d’un génie ? Probable. Bien que peu d’élément nous permette, aujourd’hui encore, d’en être certain. Toujours est-il que dès ces 7 ans, il reçoit sa première guitare, et, dès l’âge de 10 ans, il imite avec brio les chansons qu’il entend passer à la radio. Sa mère, adepte de musique depuis toujours, le pousse alors à jouer autant qu’il le souhaite, reprenant même l’enseignement des études de son fils à domicile pour lui permettre de jouer quand il le souhaite.


Quelques années plus tard, il commence à jouer dans quelques pubs de la région. Lors d’une soirée à Liverpool, dans le « Jingle Wiggle Pub », Dylan joue, comme d’habitude, accompagné par sa seule voix. Alors qu’il s’apprête à remballer ses affaires, un homme s’avance vers lui et lui propose de partir avec lui, aux Etats-Unis, expliquant que c’est « the place to be » actuellement pour faire de la musique. Evidemment, le jeune Dylan, pas encore majeure est catégoriquement freiné par sa mère.
Le producteur et agent mystérieux n’est autre que Allan Williams, qui sera par la suite le premier manager de The Beatles (lui-même qui conduisit dans son van les Fab Four à Hambourg en 1960). Et ce dernier n’en démord pas. Seulement âgé de 21 ans, il a des ambitions et le jeu plein de folie de Lagaza lui plait. Finalement, il use la patience de sa mère, et Dylan part avec Allan aux Etats-Unis, à Chicago.


L’ascension arrive en 1954, lorsqu’il est repéré dans un bar par un certain Chuck Berry. Ce dernier l’invite à venir au 4338 S Lake Park Avenue, pour participer à une jam session dans la maison de… Muddy Waters. Chuck Berry dira à propos de Lagaza : « J’avais l’impression de voir tout ce dont je voulais transmettre en live chez Dylan. Il était à fond, et son jeu… son jeu était unique… Peut-être le premier Punk de l’histoire ». C’est durant la fin des années 50 et le début des années 60 que Dylan Lagaza participe aux albums des plus grands noms : Chuck Berry et Muddy Watters, donc, mais aussi Howlin’ Wolf, John Lee Hooker ou encore… B.B. King. C’est ainsi qu’il est crédité sur plus de 40 albums lors de ces années.


Malheureusement, sa vie s’arrête brusquement le 8 avril 1967 lors d’un crash d’avion, au Royaume Unis. Quelques années plus tard, à quelques kilomètres de l’endroit du crash, une ville a été construite pour rendre hommage à ce grand, tout grand guitariste. Ainsi, Dylan Lazaga, rejoint le triste club des 27.

Titres à écouter: La MYTHIQUE "Why Am I So Proud", ou encore "Babe, Ain't No Free", "Leave Me Here", "Home, Sour Home".

Raffaele Cuccurullo