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par Raff de HGuitare

Histoire du Blues - Acte 1

 

HGuitare et Sophian vous propose une série d’article retraçant l’histoire du blues et de son évolution dans le monde de la guitare.

Dans ces différents articles, nous allons parler du blues, donc, de sa naissance à sa forme actuelle. ,

Nous verrons alors que ce style a marqué la musique occidentale au point qu'on peut retrouver des emprunts au blues dans de la pop, du rock, de la variété et bien plus encore.

 

Dans cet article, nous allons aborder le début du blues et les premiers grands noms qui marquèrent le genre. Nous allons également commencer à parler du style en lui même en attaquant par l'interprétation ternaire et le premier signe particulier de ce genre musical.



 

 

LE BLUES, UN PEU D’HISTOIRE

 

Le mot "blues" vient de l'expression "to get the blue devils" qu'on peut traduire par "avoir le cafard".


C'est un style qui est né vers la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis (vers le Mississipi).
Dans les premiers grands noms du blues on peut retrouver notamment Robert Johnson (qui utilisa son homonymie patronymique avec Tommy Johnson pour s'inspirer de la fameuse légende de "pacte avec le diable" dans un croisement de route en pleine campagne américaine (Crossroads).

On citera également Ike Zimmerman ou encore LeadBelly.

 

Cette légende du "pacte avec le diable", vient donc de Tommy Johnson, qui a prétendu avoir rencontré le diable sur un croisement. Il aurait demandé au diable à bien savoir chanter ou jouer de la guitare, et le diable aurait accepté en échange de son âme. Cette histoire sera reprise dans le film O'Brother des frères Coen où Tommy Johnson y est représenté comme une personne talentueuse mais très calme et presque sans but.

Le célèbre guitariste de blues Robert Johnson, était un guitariste reconnu à la même époque que Ike Zimmermann et était sensiblement du même niveau et de la même renommée.


Pendant 1 an, Robert Johnson ne faisait plus parler de lui mais quand il est revenu, son niveau a considérablement augmenté. Ike Zimmermann a alors fait courir le bruit qu'il avait vendu son âme au diable pour devenir meilleur à la guitare. Il a profité de cette réputation, qui en plus était mélangé au flou du même patronyme que Tommy Johnson, et a continué à développer la rumeur.


Crossroad de Robert Johnson : 

 

 

 

Ces artistes restent des grands noms car ils sont les premiers artistes ayant produit des morceaux. Cela semble dérisoire de nos jours car il est devenu très facile de produire voire même d'auto-produire un morceau mais à l'époque c'était très dur et encore plus pour un afro-américain !

 

On peut donc dire d’eux qu’il vont révolutionner (ou en tous les cas lancer la révolution) de la consommation de la musique.

 

 

 

 

PARTICULARITÉS DU BLUES

 


Parlons maintenant du style en lui-même.

Le blues évoquait initialement les dures conditions de vie des afro-américains ainsi que leur mal-être. Bien que l'esclavagisme ait été aboli en 1865 aux USA, les afro-américains subissaient encore une forte discrimination d’où la naissance de ce style initialement uniquement chanté dans ce que l’on appelle aujourd’hui des worksongs :

 

Voici d’ailleurs un extrait du film « O’ Brother » imageant les worksongs de l’époque :

 

 

| Petite parenthèse, si vous n’avez pas de plan pour ce soir et ne savez pas quoi faire, je vous conseille fortement de voir ou de revoir ce superbe film des frères Coen |

 

 

 

Il est à noter que le blues joué par des artistes plus récent, dans les années 2000 par exemple, comme Joe Bonamassa où John Mayer ne raconte bien évidemment plus les mêmes souffrances voire revêt même parfois une certaine joie.

Toutefois, c'est un style qui s'est, depuis le début, principalement joué avec une interprétation ternaire du rythme. C'est à dire que les croches ne font pas la moitié du temps comme c'est le cas dans la plupart des autres cas (interprétation binaire).

 

Ternaire peut également se dire shuffle. Fait intéressant qui explique bien ce terme, « to shuffle » veut dire traîner des pieds en anglais. Une image qui colle tout à fait au terme.

 

 

Voici pour le même accord une interprétation binaire et ternaire du rythme, afin de bien sentir la différence.

 

 

 


 

Vous entendez la différence ? Certainement ! Et c’est d’ailleurs vraiment très important de voir cette différence car c’est cette pulsation qui va en grande partie définir le stytle blues. Lorsqu’on entend du ternaire, on entend du blues, et vice-versa.

 

Voici d’ailleurs comment est noté le ternaire sur une partition ou tablature :     

 

Aussi, le blues se distingue par une forte utilisation des accords 7 (accords de dominante), ce qui l'a amené à développer sa propre harmonie.

 

Pour rappel, un accord 7 est un accord majeure sur lequel on rajoute une note : la 7e mineure.


Voici différentes formes de Do 7 appliquée directement sur la guitare :


 

Pour information, cela paraît plutôt naturel aujourd’hui, mais sachez que musicalement, rester systématiquement sur des accords de 7 n’était pas très courant, voire plutôt mal vu.

En effet, de part son emprunte, c’est un accord plutôt dissonant et pourtant, les premiers bluesman ont transgressé cette règle musicale en définissant leurs grilles et suites d’accords comme consonants.

 

Aujourd’hui, cela ne choque que très peu d’oreilles, mais à l’époque cela représentait un changement plutôt radical, montrant un signe musical fort.

 

 

 

 

 

ACT I, FIN.

 

Voilà pour cette entrée en matière dans l’univers du Blues. Je ne suis volontaire pas allé trop loin dans les explications, le but étant ici de vous montrer les signes principaux et particuliers du blues sans me lancer dans des heures de théorie et de pratique. Pour cela, il y a les cours HGuitare :)

 

Dans l'article suivant nous parlerons de la grille du blues et nous en testerons une à la guitare dans une certaine tonalité.


En attendant, voici un petit playlist Blues où vous retrouverez autant du blues de Chicago que le Delta blues. Une bonne manière de se faire l’oreille :)

 

 

 

 

 

Rédacteur : Sophian Alkurdi