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par Raff de HGuitare

5 solos de guitare rock à connaître !

On peut tous se rendre compte qu'avec le temps, certains solos sont restés dans la mémoire, à tel point que tout le monde peut les chanter (ou les fredonner). Je vais donc parler ici de ces solos, ceux que beaucoup de gens connaissent, et qui sont rentrés dans ce qu'on pourrait appeler la mémoire auditive collective (ou l'oreille collective).

Vous aviez été nombreux·se à apprécier le premier article sur les solos, en voici la suite !


COMFORTABLY NUMB – PINK FLOYD (DAVID GILMOUR)

Dans l'article précédent j'avais commencé par un morceau des Pink Floyd et je recommence (vous avez d’ailleurs été pas mal à nous parler de ce titre en commentaire !)
Ce solo est un des plus repris, réinterprété, réinventé de l'histoire des solos, il n'y a qu'à voir le nombre de vidéos de "cover" du solo qui ont fleuri sur Youtube depuis le lancement de la plateforme.

LE MORCEAU

En même temps, c'est assez compréhensible, on retrouve dans ce morceau tout le côté planant (presque psychédélique même) et progressif qui a fait la réputation du groupe mais en plus, ce solo est extrêmement mélodique et même les bends sonnent comme des paroles douces.
Ce qui est assez étonnant c'est que la "partie" solo est assez longue ce qui est plutôt rare pour un solo "populaire". Oui, il faut reconnaître que tout le monde n'aime pas les solos et encore plus quand ils sont longs.

Voici la vidéo :

Déjà, nous pouvons remarquer qu'il y a 2 solos, un petit vers 2'40 et un plus gros à la fin (et surtout plus long). Le solo de fin, va jusqu'au fondu sonore du morceau à la fin.
On peut entendre que les 2 solos ne sont pas très véloces mais très mélodiques par contre. Les bends sont toujours doux et pas criards comme c'est souvent le cas dans de solos de rock.

Retrouvez le cours sur l’accompagnement de ce morceau avec Brice : Apprendre la rythmique de Comfortably Numb


LA TABLATURE

Vous pouvez regarder la tablature :

Le premier solo : les 4 premières mesures sont en Ré Majeur et les 8 suivantes sont en Sol Majeur.
David Gilmour va improviser en utilisant principalement les gammes majeures associées.
Il ne va pas vraiment utiliser la gamme pentatonique, pour justement ne pas forcément sonner rock mais très mélodique.

Le second solo, celui de fin, est en Ré Majeur, même plutôt en Si mineur, et là par contre, il fait monter la sauce et il va beaucoup plus utiliser la gamme pentatonique et dans ce cas c'est celle de Si sur laquelle il s'appuie.
Ce second solo reste mélodique, il va utiliser toujours des bends mais un peu plus criards cette fois et il va "s'énerver" un peu plus mais en restant quand même dans l'esprit calme et aérien du morceau.

En gros, un solo incontournable à écouter, et à expérimenter ne serait-ce que pour en retirer des plans fort intéressants.


NOTHING ELSE MATTERS - METALLICA (JAMES HETFIELD)

Metallica, groupe phare (et c'est un euphémisme) de la scène metal. C'est un groupe qui a attisé les réactions vives qu'elles soient passionnelles ou simplement de colère (ou de déception aussi). Ce groupe a marqué l'histoire du metal et même si on est en droit de se demander s'ils ne devraient pas se retirer définitivement, ils restent un monument de la musique.

LE MORCEAU

Le Black Album (appelé ainsi car sa pochette était noir mais dont le vrai titre était Metallica … oui c'est un album éponyme) marque un tournant dans leur carrière. Dans cet album ils ne font plus du thrash metal flirtant parfois avec le heavy mais il viennent sur un metal plus lent, plus lourd (une meilleure production sauf pour la basse …) et même des ballades type power ballad. La réaction commune de leurs fans fut de dire que c'était bien mais que ce n'était pas vraiment Metallica et les premiers fans ont commencé à décrocher à ce moment-là (et certains ont pleuré en écoutant Load et Re-Load qui ont suivi).

Ce morceau Nothing Else Matters, est justement un morceau qu'on pourrait qualifier de power ballad. Doux mais puissant, mélodique mais un peu rageur et avec une belle progression dans l'intensité.

Regardons le clip pour commencer :

Tout d'abord, attaquons par l'évidence, l'intro est jouée en fingerpicking, le premier solo aussi (celui en son clair) et le second solo est joué au médiator.
Aucun des 2 solos n'est technique ni rapide, ils sont mélodiques. (et même un peu courts à mon goût).

Ce qui est étonnant, c'est que ce n'est pas le guitariste "lead" de Metallica (Kirk Hammett) qui fait les solos mais le chanteur/guitariste : James Hetfield). Ça marque un gros changement chez Metallica parce que dans cet album, on commence à sentir leur changement de point de vue sur les solos et sur le fait qu'ils en veulent de moins en moins, relayant ainsi Kirk Hammett au rang de seconde guitare. Plus tard le batteur exprimera en vidéo l'idée que pour lui, les solos de guitare c'était démodé … bon, je ne vais rien dire sur ce piètre monsieur (parce qu'internet s'en charge assez bien) mais je ne suis pas d'accord avec lui.

Le solo est un moment d'expression "libre" pour un musicien/instrumentiste. Avoir un tel avis c'est comme dire que seul le chant a le droit d'être solo … et à mon humble avis ça reflète une méconnaissance et surtout un véritable amour pour la musique (et un manque d'ouverture d'esprit assez évident).

Vous pouvez suivre 2 cours de ce morceau sur HGuitare :

- La version pour débutant·e, avec un arrangement simplifié

- L’intro originale


LES TABLATURES

Voici les tablatures :

Le morceau est en mi mineur, avec un emprunt pour le Si 7 à la gamme mineure harmonique.
Le premier solo est basé sur la grille d'accords et se répète : Mi mineur, La mineur, Do Majeur, Ré sus 2, Mi mineur et une seconde fois pareil.
On peut même discuter le fait que ce soit un vrai solo, sur la tablature c'est noté comme un passage instrumental … tout simplement.

Le "vrai" solo se fait en son saturé, il exploite la gamme mineure pentatonique de mi avec même des emprunts à la gamme blues de mi (rajout de la quarte augmentée/quinte diminuée).
Il passe parfois par la gamme majeure de sol (= la gamme mineure naturelle de mi) pour augmenter l'aspect mélodique du solo.

Les bends y sont puissants et criards, ce solo est une sorte de hurlement dans le morceau, d'ailleurs, juste après le solo, le morceau retombe comme si la personne avait hurlé sa rage puis s'était ensuite calmée.

Ce solo est très facile d'accès et je vous conseille de le travailler, il est truffé de plans intéressants qui ne demandent qu'à être arrangés et réutilisés. Si vous ne l'avez jamais travaillé, il mérite largement que vous y consacriez quelques heures car il est satisfaisant à jouer et très riche !


WHERE IS MY MIND ? - PIXIES (JOEY SANTIAGO)

Les Pixies, ce groupe à la carrière étrange qui tourne encore a laissé une empreinte dans la musique. Mené par Frank Black (rien à voir avec Jack), ce groupe a sorti plusieurs tubes qui, je pense, vous ont marqué (ou que vous avez certainement déjà entendu) : Here Comes Your Man, Hey, Break My Body et j'en passe … mais le plus connu à mon avis est Where is My Mind ?
Pour ma part, j'avoue que je ne les connaissais pas jusqu'à ce que je voie le filme Fight Club où la scène de fin est illustrée pour ce morceau … et ça colle parfaitement !

A l'époque, ce morceau m'avait tellement interpellé qu'il fallait que j'en sache plus, et bim.
Pour la petite anecdote, ce fut même le seul morceau que nous reprîmes avec mon groupe de l'époque.

LE MORCEAU

Ce morceau s'illustre par une sonorité folk/rock sur une ambiance inquiétante, presque "malsaine". La guitare Lead marque une petite mélodie assez accrocheuse pendant que la guitare folk rythmique marque la grille d'accord avec quelques légères subtilités.
Le solo de ce morceau est interprété par leur guitariste Joey Santiago, bien que simple et court ce solo reste efficace et garde parfaitement l'esprit du morceau.

Découvrons le morceau :

Vous pouvez entendre sur ce morceau une batterie assez linéaire, une basse assez lourde, la guitare folk, plus légère et la guitare saturée qui amplifie la lourdeur. Ce morceau est assez facile à monter dans un groupe et pas très technique, je vous invite donc à réunir vos potes et camarades et à jouer ce morceau pour vous rôder pour le jeu en groupe.

Concernant le solo, on peut entendre beaucoup de bends, notamment au tout début et à la toute fin. Vous pourrez également remarquer que le solo est doublé (un peu comme une rythmique) sauf que la seconde interprétation (plus en retrait sonore) est légèrement décalé rythmiquement et elle descend à la fin du solo alors que la première piste monte. Ce choix est vraiment intéressant parce que ça rend le passage du solo comme très confusant, collant ainsi parfaitement avec le titre …


LA TABLATURE

Prenons maintenant un peu de temps pour voir la tablature :

Déjà, je l'ai déjà dit mais là c'est vraiment frappant, le solo ne dure que 3 mesures ce qui en fait un solo court, c'est donc pas un gros ouvrage pour l'apprendre … si vous voyez ce que je veux dire ;-)
Il est basé sur la gamme pentatonique mineure de Si, détail assez intéressant car la grille d'accords joue un Si Majeur (qui est le Ve degré de la gamme du morceau car il est en Mi Majeur). Joey Santiago joue donc sur l'ambiguïté de tierces du Ve degré de la gamme majeur pour son solo.

Vous pouvez également remarquer que le solo commence par des bends répétés et tenus (puis déclinant) sur le Mi et qu'il finit également sur des bends sur le mi (mais cette fois un octave plus haut).
Il n'y a pas de difficulté majeure dans ce solo, il est vraiment facile d'accès et comme il est court ça ne vous prendra pas beaucoup de temps et d'énergie.
Nous avons donc ici un solo très simple (la seule "difficulté" étant les bends) qui est parfait comme premier solo à travailler.


STILL LOVING YOU - SCORPIONS (RUDLOF SCHENKER)

Est-il vraiment nécessaire de présenter Scorpions ? Si jamais, je le fais : ce groupe allemand aussi vieux que le hard rock en est un des plus grands représentants. Bien qu'ils soient beaucoup connus pour leur power ballad (Still Loving You , Wind of change, When the Smoke is Going Down, Send Me an Angel ..), ils ont écrit des morceaux bien puissants et bien énergiques, je ne peux que vous inciter à y jeter les 2 oreilles pour vous faire une opinion.

Scorpions est un groupe certes mythique mais qui a également vu passer d'excellents guitaristes : Uli Jon Roth, Michaël Schenker, Matthias Jabbs et Rudolf Schenker.
D'ordinaires c'est plutôt Matthias Jabbs qui fait les solos mais dans le cas de ce morceau le frangin Schenker s'en occupe.

LE MORCEAU

Ce morceau a une double lecture, on peut le voir comme une "simple" chanson d'amour d'un couple en crise ou si on le remet dans le contexte de son écriture, on peut le voir comme l'Allemagne de l'ouest qui parle à l'Allemagne de l'est … et d'un coup vous verrez que le morceau prend une autre profondeur surtout quand Klaus Meine évoque que "leur fierté a construit un mur si fort qu'il ne peut passer à travers" ... oui, là ça semble plus clair.
A mon humble avis, ce morceau parle bien d'un pays déchiré qui malgré tout, reste incomplet sans l'autre partie…

Écoutons ce superbe morceau (non, je ne suis pas parti pris du tout) avec les paroles, pour que vous puissiez vous faire votre idée sur son sens :

Bon, vous l'avez sûrement compris, j'aime beaucoup ce morceau, en même temps j'écris l'article alors je choisis les morceaux que j'aime !
Le morceau a une construction assez intéressante, le "Still Loving You" ne vient pas de suite, après le premier couplet on s'attend à ce que ça sorte mais l'ambiance retombe … presque comme au début, comme un échec de conciliation.
Personnellement je vois le retardement du "still loving you" comme de la pudeur, comme si c'était dur à dire pour la personne qui raconte … et je trouve que ça fait parti des petits détails qui rendent ce morceau profondément humain.

Vous remarquerez qu'au moment où le "I'm still loving you" sort, le solo commence juste après … comme si maintenant tout était dit, le cœur était libéré de ses sentiments trop longtemps gardés. 
Et ce solo dure jusqu'à la fin du morceau, comme s'il entamait une sérénade pour reconquérir le cœur de l'autre.


LA TABLATURE

Regardons la tablature du solo :

Là on est dans un solo plus technique que les 2 derniers je le conçois, mais bon, il faut aussi attaquer de plus grands ouvrages.

Le solo est en sol mineur (Sib Majeur), avec quelques rares emprunts à la gamme mineure harmonique (de sol toujours), ce qui explique la présence (rare) du fa#.
Les bends sont utilisés pour aller chercher mélodiquement des notes donc ils doivent être précis et justes. A ce sujet il y a beaucoup de vidéos live où Rudolf Schenker n'est pas parfaitement juste ce qui gâche un peu le solo à mon goût. 
Il y a quelques passages rapides avec du legato, notamment à la 16e mesure et à la 32e mesure.

En toute franchise, vous qui connaissez le morceau, arrivez-vous à vous empêcher de chanter le solo au moment où il commence … Pour ma part, ce n'est pas possible. Il est trop iconique pour ne pas être aspiré dedans.
De plus, ce solo est truffé de petits plans très mélodiques, sans qu'il soit très dur à aborder. C'est un solo pour guitariste qui n'est plus débutant et il enrichira votre jeu à coup sûr.
Alors faites crier votre guitare pour l'amour !!!!!


IN TOO DEEP - SUM 41 (DAVE BAKSH)

Bon là ok, on n’est pas dans les solos mythiques … j'avoue mais c'est mon article je fais ce que je veux ! 😎
Plus sérieusement, si j'ai choisi ce morceau c'est parce que je trouve que le solo est un bon exercice à la guitare (en plus d'être très mélodique et efficace).
Pour la présentation du groupe : Sum 41 est un groupe de punk rock canadien (qui a flirté avec le heavy metal à une époque et qui maintenant flirte plutôt avec la pop).
Pour ma part, ils représentent mes années lycée.

LE MORCEAU

Ce morceau est un de leur plus connu de cette époque. Il apparaît pour la première fois dans l'album All killer no filler, sorti en 2001.
Le clip fait plein de références notamment une à Slash (dans le clip Estranged des Guns'n Roses) quand le guitariste Dave Baksh sort de l'eau sur une plateforme en faisant son solo : tout comme Slash dans Estranged.

Allez on sèche le cours de maths et on va plutôt écouter le morceau,:

Le morceau est assez prévisible, on est sur une construction standard assez bien calibrée pour les radios et les diffusions tout public.
On y retrouve tous les clichés de ce qu'on appelle (un peu péjorativement) le punk californien : le skate, le soleil, les trucs "stupides" et les looks "punks" mais travaillés quand même … 


LA TABLATURE

Et la tablature du solo en question :

Ce solo est très intéressant pour son utilisation importante de pull-off et pour son débit un peu élevé. C'est un solo court donc qui prend peu de temps à apprendre mais qui apportera beaucoup à votre jeu que vous soyez débutant ou avec quelques années de pratique de guitare.
Il est vraiment satisfaisant à jouer et pour le coup il vous fait voyager sur le manche ce qui est intéressant également.
J'espère que vous allez vous éclater à le jouer, en plus, c'est le genre de solo que l'on peut jouer avec la guitare derrière la tête juste pour se la raconter !



Rédacteur : Sophian Alkurdi

 


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