Mike McCready

Homme discret, homme de l’ombre, Mike fait tout de même partie de l’un des groupes mythiques de 90’s, qu’on se le dise ! Je veux bien sur parler de Pearl Jam.
C’est en Floride que naît Mike McCready, le 5 avril 1966. Très rapidement, il va déménager avec sa famille à Seattle, berceau de Jimi Hendrix. Justement, Mike est un admirateur de Jimi et s’en inspire énormément durant sa carrière. Mais c’est bien Kiss dont il est fan dans sa jeunesse : « Je me revois jeune en train de sauter partout en tenant une raquette et me la jouant Paul Stanley ou Ace Frehley ». La gratte, c’est à l’âge de onze qu’il s’y intéresse lorsque ses parents lui offrent une Matao Les Paul à cent dollars, un ancien fabricant de guitares d’imitations cheap japonais et coréen.

Quelques années plus tard, Mike et des potes de cours forment un groupe se nommant Shadow. Le groupe, clairement piqué à la mode metal un peu poppy de l’époque (Def Leppard, Van Halen…), construit son répertoire en jouant sur les idées de Mike. C’est à ce moment que les sirènes Los Angeles appellent les Shadow pour un prétendu accord contractuel à la production d’un album. Oui, mais voilà, les sirènes sont parfois mensongères, cet album ne sortira jamais de l’eau.
Mike ne se remet pas de cette déconvenue et en délaisse sa guitare. Il se range, poursuit ses études… Finalement, c’est le blues de Vaughan qui pique à nouveau la curiosité de Mike. Un groupe, Love Chile, dans la même trempe musicale naîtra de cette période relativement brève. Mike se lassant du peu d’implication de ces camarades.

Tout porte à croire que le succès le fuit. Mike s’en désespère presque, lui qui connaît tout de même son potentiel. Mais c’est sans compter sur une rencontre avec l’ami d’un ami. Ce dernier joue dans un groupe mais avait été bluffé par les impros de McCready lors d’une jam-session. Le triste sort de la mort du chanteur du groupe de cet ami le pousse à contacter Mike pour proposer une nouvelle jam. Encore une fois, il reste bluffé par la capacité incroyable de Mike à improviser des gimmicks d’un style à un autre. Eh bien cet ami, n’est autre que Stone Gosshard. Cela ne vous dit rien ? Ajoutons à ces deux-là le bassiste Jeff Ament et le chanteur Eddie Vedder et nous assistons à la naissance de Pearl Jam. Et c’est bien avec ce groupe que le rendez-vous avec le succès est pris et bien pris. Un décennie 90 remplie de 5 albums ; Ten (1991), Vs. (1993), Vitalogy (1994), No Code (1996) et Yield (1998), et d’un nombre incalculable de concerts dans le monde entier. Avant cela il avait également participé à un album hommage au chanteur défunt du premier groupe de Gosshard avec Chris Cornell à la voix.

Par la suite, en plus de son band principal, les projets fourmillent pour Mike et on le voit notamment former deux side project (Mad Season, avec le chanteur d’Alice in Chains et the Rockfords avec certains membres des Shadow, son premier groupe). Egalement, plusieurs collaborations où il y joue généreusement avec sa patte blues lourde comme dans Mirror Ball, album de Neil Young ou encore sur l’album tribute à Jimi Hendrix (à écouter au plus vite, les HGuitaristes), Stone Free : A Tribute to Jimi Hendrix.

Mike est un guitariste discret que peu de monde connaît réellement, mais ses prestations live ne laissent jamais de marbre et ses inspirations sont à la base d’un groupe légendaire et comme l’on dit, c’est à de bons guitaristes que l’on reconnaît un bon groupe (bon, ok, pas toujours, mais ça aide). Preuve à l’appui avec Mike McCready.

Raffaele Cuccurullo